Un nouveau temps de référence pour Stéphane Brogniart 


Parti samedi (20 mai) à 8h de Pontarlier (Doubs) avec la ferme intention de rallier Bellegarde-sur-Valserine (Ain) le plus vite possible, le traileur vosgien n’a pas failli à la tâche. Au terme de 26h30 d’un parcours roulant au début, puis très technique, Stéphane Brogniart a pu compter sur le soutien sans failles de très nombreux coureurs, venus l’accompagner dans sa quête. Retour sur un défi personnel devenu une aventure collective.

Habitué des « ultra-trails », Stéphane Brogniart a mis à profit toute son expérience de ce genre d’effort au long court pour venir à bout de ce projet, imaginé il y a 6 mois, traverser le massif du Jura du nord au sud.

Etonnement frais à son arrivée à Bellegarde hier à 10h30, le Vosgien ne s’est, pour autant, pas offert une balade de santé. Malgré une première partie de parcours qui pourrait être qualifiée de « roulante » de par la nature des chemins empruntés, ces cents premiers kilomètres de course n’en demeuraient pas moins cassants, avec notamment l’ascension du Mont d’Or et celle du Risoux. Un peu émoussé et courbaturé par ces 110 premiers kilomètres avalés à une vitesse moyenne de 9km/h, Stéphane Brogniart a pu compter sur un allié (des alliés) de taille, le soutien de très nombreux coureurs venus accompagner l’athlète dans sa quête. En effet, sur les 11 tronçons que comportait ce parcours, rares ont été les portions où moins de trois personnes l’ont accompagné. Alors même s’il gérait son rythme à sa manière, ce soutien psychologique a été d’une grande importance.

« Beaucoup de coureurs du massif, mais aussi des personnes venues de loin (Paris, Vosges, etc) ont fait le déplacement pour venir courir avec moi. Leur présence a été d’une grande aide pour moi. Car même si je parais « frais », j’ai traversé des moments difficiles. Quand, au beau milieu de la nuit, par 0°C, je vois 10 personnes sortir des voitures, allumer leur frontale et venir à ma rencontre, ça rebooste sérieusement pour continuer à avancer malgré la fatigue », témoignait Stéphane après son arrivée.


Par monts et par vaux, de lacs en forêts, le Jura a offert, ce week-end, ce qu’il a de plus beau, mais aussi ce qu’il a de plus rude. « Nous avons eu des températures négatives et beaucoup de vent durant la nuit, surtout sur les 30km de crêtes des Monts Jura ».

Entre les Rousses (km 109) et Bellegarde, ce sont plus de 81km d’ascensions successives et de terrain alpin qui ont offert un final en apothéose à ce tracé qui ne manquait déjà pas de piquant !

De bout en bout, il a fallu rester concentrer et ne rien lâcher, car tout peut basculer en quelques minutes. « Je me suis égaré dans la forêt du Massacre, au début de la nuit, ce qui m’a fait perdre une quarantaine de minutes. Plus tard, c’est le sommeil qui failli avoir raison de moi, malgré deux micro-siestes aux Rousses et à Lélex. C’est dans ces moments-là que le fait d’avoir du monde autour de soi pour discuter est très salvateur ».

Un travail d’équipe !
S‘il a été le seul à parcourir ces 190km et 7800m de dénivelé positif dans leur intégralité, certains coureurs, impliqués dans le projet se sont également offert une belle bambée ! Un remerciement tout particulier à Clément Posecak, excellent traileur et ami de Stéphane, venu courir plus de 70km à ses côtés (il avait déjà offert un grand soutien à Stéphane l’an passé sur la Traversée des Vosges) et à Patrick Bohard, athlète jurassien, recordman de la GTJ en ski de fond, qui a parcouru les 48 premiers kilomètres de cette Traversée du Jura aux côtés de Stéphane.

Un grand merci à tous les coureurs présents à ses côtés, aux ambassadeurs Brooks – Petzl – Mulebar, motivés comme jamais. A certains moments, c’était plus de vingt personnes qui couraient autour de l’ultra-traileur.


Et pour réaliser ce projet, préparé depuis des mois, le coureur vosgien avait rassemblé autour de lui toute une équipe afin de laisser le moins de choses possible au hasard. Préparation, logistique, ravitaillement, communication et même animations, tout avait été réfléchi en amont afin de faire vivre cette aventure à tous ceux qui souhaitaient, aussi bien sur le terrain, que derrière l’ordinateur.

Et la suite…
Que ce soit derrière un écran, sur le bord du parcours, aux Rousses lors de l’animation préparée par Brooks Running ou au milieu de la nuit, cette entreprise et ce record à la clé ont connu une belle émulation collective qui donne envie d’en créer d’autres… Peut-être du côté du Mercantour, dans un an…

En attendant, il y aura une diffusion la semaine prochaine une vidéo de 3 minutes retraçant cette épopée jurassienne, avant la sortie, le mois prochain, d’un « 13 minutes » qui sera diffusé en TV et lors de conférences où Stéphane interviendra.

Photos : Rémi Blomme

 

 

 

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