Kilian Jornet vient d’annoncer la création de sa fondation dont le but est d’aider à la préservation des milieux de montagne. Ce projet est l’aboutissement d’une prise de conscience plus ancienne chez l’athlète espagnol, qui a notamment décidé de réduire drastiquement ses déplacements pour participer à des compétitions.
Kilian Jornet Foundation, le titre a le mérite d’être clair. C’est le nouveau projet du traileur catalan, qui vit désormais en Norvège, dans l’une des plus belles régions de la planète, mais qui subit, elle aussi, les effets du changement climatique.
Aujourd’hui, je suis heureux de partager ce qui sera certainement le sommet le plus difficile à gravir
Kilian Jornet
L’Espagnol en a conscience, c’est un projet ambitieux qu’il s’est lancé, mais un projet qui lui tient à coeur. La montagne est un milieu dans lequel il évolue depuis sa naissance, qui fait partie intégrante de sa vie et sans quoi il ne serait pas devenu l’athlète et l’homme qu’il est aujourd’hui. C’est pour toutes ces raisons qu’il lance cette fondation qui aura plusieurs objectifs :
Mener ou financer des projets concrets visant à tenter de trouver des solutions aux problèmes environnementaux qui touchent les milieux montagneux. Très attaché à la chaîne himalayenne, Kilian Jornet a déjà alerté face à la problématique des déchets sur les pentes de l’Everest notamment. Voilà l’un des projets qui pourraient être menés par la Fondation Kilian Jornet.
Alerter et éduquer : c’est une part importante du travail à réaliser en matière environnementale et la fondation de l’Espagnol essayera d’y apporter son concours.
Financer des projets de recherche : c’est le dernier volet de l’action de la fondation, dont l’idée est d’aider au financement de projets de recherche pour trouver des outils efficaces pour lutter contre les effets du changement climatique en montagne.
À peine lancée, la fondation Kilian Jornet est déjà en soutien du World Glacier Monitoring Service (WGMS) qui travaille au sein de l’Université de Zurich, et qui mène des recherches sur le recul des glaciers dans le monde.
Une prise de conscience
« J’aime les montagnes, profondément, et je crois que dès mon plus jeune âge, j’ai eu une grande conscience de l’importance de leur préservation. Malgré ma conscience environnementale, je suis l’un des plus grands destructeurs de l’environnement. Mon style de vie, ces dix dernières années, en tant qu’athlète professionnel, m’a amené à voyager frénétiquement autour du globe et à contribuer à grande échelle au réchauffement climatique. » L’Espagnol ne se cache pas, dans un post qu’il vient de publier sur son site personnel.
Très suivi sur les réseaux sociaux (il a dépassé le million d’abonnés sur Instagram notamment), l’Espagnol se sert depuis quelque temps déjà de ces plateformes pour mettre en avant ces enjeux. À plusieurs reprises récemment, il a expliqué avoir pris conscience que son rythme de vie d’athlète de haut niveau ne correspondait plus aux valeurs qu’il souhaite défendre. Amené à énormément voyager pour courir partout sur la planète, il souhaite désormais limiter au maximum ses déplacements.
Le milieu du trail running est directement lié aux environnements naturels, et notamment aux environnements montagneux, qui sont en première ligne face aux changements climatiques. De plus en plus d’athlètes s’engagent dans le même sens que le Catalan. On peut penser particulièrement à Xavier Thévenard, qui a annoncé il y a quelques mois ne plus vouloir prendre de vols long-courriers pour participer à une course. La démarche est encore plus radicale, mais l’objectif est similaire : faire sa part dans cet immense chantier.
Il reste encore beaucoup à faire, à la fois individuellement et collectivement, mais nul doute que ce genre d’initiative peut aider à faire bouger les lignes. Vous pouvez soutenir la fondation à travers vos dons (toutes les informations ici).
