Guillaume Arthus Via Alpina
Guillaume Arthus, en 2019, sur la Via Alpina - © Peignée Verticale

Il y a près d’un an, Guillaume Arthus – que vous connaissez peut-être sous le nom de Runnexplorer – explosait le record de la Via Alpina, un sentier traversant les Alpes de la Slovénie à Monaco sur 2 650km et 150 000m D+, en à peine plus de 44 jours. Retardée par la crise sanitaire, la sortie du film retraçant cette incroyable aventure est imminente. Nous l’avons rencontré à quelques jours de la première séance parisienne.

52 minutes. 1064h. Comment retranscrire une telle aventure en moins d’un tour de cadran ? C’est ce que Guillaumes Arthus et Peignée Verticale vont tenter de nous faire partager dans le film qui sera pour la première fois diffusé dans quelques jours, à Paris, puis à Lyon.

Semble-t-il impatient de dévoiler le résultat du travail de la boîte de production française, dont il détient la vision finale depuis mars, Guillaume Arthus espère que le public sera au rendez-vous. Mais compte tenu de l’aventure que le film retrace, comment peut-il en être autrement ?

S’il reconnaît lui-même avoir une audience “plus anglo-saxonne, que française”, son exploit de l’automne dernier a fait un peu de bruit même ici dans l’Hexagone…c’est le moins que l’on puisse dire. Au rythme d’une photo publiée chaque jour sur son compte Facebook, le Français a tenté de partager son aventure au quotidien. “Cela permettait de donner des nouvelles, de faire un état de mon avancée, mais il était impossible de retranscrire ce que je vivais, et ça n’était pas le but d’ailleurs”, nous confie-t-il.

C’est pour cela qu’il a tenu à la production d’un film qui retrace son aventure. Si vous connaissez Guillaume Arthus de longue date, vous savez qu’il est aussi Youtuber, et qu’il a de nombreux films à son actif. “J’aurais pu en faire un comme j’en ai déjà fait. Mais je voulais cette fois-ci quelque chose d’une autre dimension, une vraie production”. Ni une, ni deux, l’ultra traileur s’est lancé à la recherche d’une boîte de production capable de réaliser ce qu’il avait en tête. Et c’est assez naturellement qu’il s’est tourné vers Peignée Verticale, sans nul doute parmi les meilleurs aujourd’hui lorsqu’on parle d’outdoor et particulièrement de trail running.

Un homme libre

S’il ne fallait retenir qu’une seule chose de Guillaume Arthus, c’est la liberté. Une recherche de tous les instants, qui la conduit sur de nombreux sentiers de la planète, à commencer en Europe par des pays dans lesquelles vous ne mettrez probablement jamais les pieds, si ce n’est pour visiter les capitales : Slovaquie, Bulgarie, Roumanie, Kosovo, et bien d’autres encore. “C’est ce que j’aime par-dessus tout : aller découvrir des coins que personne ne connaît, c’est ma marque de fabrique”. L’autre chose qui le caractérise, et qu’il détaille avec soin dans le podcast Ultra Talk d’Arnaud Manzanini (vous pouvez retrouver le lien en fin d’article), c’est tous ces défis bizarres et un peu fous auxquels il a participé : bakyard ultra, Barkley marathon, 200 miles dans un tunnel…là aussi, il s’agit en fait de liberté, une liberté de l’esprit, qui va bien au-delà du défi physique.

Parlons enfin d’un élément essentiel : l’argent. Produire un documentaire de 52 minutes à travers les Alpes, sur plus de 44 jours, demande quelques moyens logistiques, matériels, et humains. Guillaume Arthus avait conscience des sommes nécessaires pour un tel projet : “Je savais plus ou moins le budget que ça demandait, mais ce n’est pas cela qui allait m’arrêter”. Pourtant, celui qui vit à Paris a fait un croix sur un financement via des partenaires, et c’est grâce à ses économies qu’il a financé le film et le projet. “Financer moi-même le projet ça me garantissait une indépendance. Je voulais vraiment que ce projet me ressemble”. 

Le Français a du faire face à des conditions dantesques – © Peignée Verticale

“Pourquoi pas l’Appalachian Trail, aux US”

Guillaume Arthus n’est pas le premier venu. Avant de s’élancer sur ce projet démesuré de la Via Alpina, il avait déjà de nombreuses lignes à son CV. “La Via Alpina c’est un projet de long terme, que j’ai préparé minutieusement du matériel à la planification de l’entraînement, je ne suis pas parti tête baissée juste parce que cela me faisait rêver”. Là encore, on ne peut que vous conseiller le podcast mentionné précédemment où il explique en détail cette phase de planification. Si le projet en lui même est complètement fou, la préparation est quant à elle très réfléchie.

Près de 11 mois se sont écoulés depuis son arrivée, et pourtant, Guillaume Arthus reconnaît sans mal qu’il pourrait encore “en parler pendant des heures”. Un homme libre, mais un homme passionné, surtout. Et si l’on pouvait imaginer qu’après un tel exploit, il y ait une forme d’accomplissement, c’est bien mal le connaître. “La Via Alpina, ce n’est que le début de l’aventure. Très rapidement je me suis projeté vers des projets futurs, j’en ai plein la tête”. À très court terme, on le retrouvera dans la sélection française pour la Bakyard Ultra, courant octobre. 2021 devrait être également une année chargée pour le Français, qui souhaite se tester à l’ultra cyclisme. “Finalement, je me rends compte que l’ultra trail et l’ultra cyclisme sont très similaires”. On pourrait le retrouver sur la Race Across France, une épreuve de 2600km en non-stop, sans assistance. Et sur le plus long terme : “Pourquoi pas l’Appalachian Trail, aux US”.

En attendant, filez voir le documentaire en salle, vous devriez en prendre plein les yeux, et une bonne dose d’inspiration.

Pour réserver sa place
Pour Paris : https://www.weezevent.com/via-alpina-premiere-paris
Pour Lyon : https://www.weezevent.com/via-alpina-premiere-lyon

Le podcast Ultra Talk

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