A 35 ans avec 25 ans de football derrière moi, j’ai décidé de me mettre à la course à pieds. Je cherchais un sport d’aventure sans contrainte ou il me suffit basiquement de mettre mes chaussures et partir courir. Savoyard, vivant aujourd’hui à Toulouse près des Pyrénées, mon background de montagnard m’a conduit naturellement vers le trail.

En deux saisons j’ai augmenté pas à pas ou plutôt foulées après foulées la dose en passant de formats 20 / 30km à des formats Marathon. Jusque-là j’avais couru max 65km, 4000 D+ et 13h40 d’affilé…

Le 22 août dernier j’ai pris le départ de mon premier ultra : 220km / 13000m de D+ !!!

Le choix peut surprendre, mais c’est avant tout parce que toutes les courses de 100/120km des Pyrénées étaient complètes. Du coup j’ai décidé de partir sur le Grand Raide des Pyrénées GRP Ultra Tour.

Le profil étant tellement impressionnant, j’ai décidé de découper la course en 3 objectifs à ma portée tout en me challengeant un peu :

1 – Atteindre le Pic du Midi sommet emblématique des Pyrénées (40km / 3000m D+)

2 – Atteindre la base de vie de Pierrefitte avant la nuit (72km / 4000m D+)

3 – Passer une nuit en montagne et rejoindre Cauterets le lendemain midi (110km / 7000 D+)

Niveau entrainement j’étais à 10/20 km par semaine la première année puis 30/40 km par semaine la seconde année pour les formats Marathon. Pour le GRP je suis passé à 50/60 km par semaine en m’entrainant entre midi et 14h puis une sortie le week-end. Ayant des horaires de bureau et étant un jeune papa, c’est le maximum que je pouvais faire de toute façon. 

Le résumé par étape de ma course est dispo ici (https://www.facebook.com/HugMountainTrail/), mais je souhaitais plutôt dans cet article partager mon ressenti sur ce premier ultra.

J’ai finalement rendu mon dossard après 30h, 110km et 7000m D+ à la base de vie de Cauterets à mi-course du GRP Ultra Tour. J’ai atteint l’ensemble des objectifs que je m’étais fixés sur cette course. Avec plus d’une heure d’avance sur la barrière horaire, j’avais l’opportunité de repartir pour l’étape Cauterets – Luz. N’ayant pas dormi depuis plus de 30h et étant sous-alimenté à ce stade de la course j’ai préféré abandonner. 

J’ai découvert une facette du trail qui m’était inconnue : l’Ultra.

On fait face à l’Ultra quand des paramètres tels que le sommeil et l’alimentation rentrent en ligne de compte. Bien sûr il ne faut pas les négliger sur 40/60 bornes, mais sur des efforts de 30h ils sont indéniablement dans l’équation. Leçons pour l’avenir : ne pas compter sur les lits de camps du ravito pour dormir / au bout de 10h de course je ne peux plus avaler barres / gels énergétiques…

J’ai rencontré de vraies machines d’endurance qui gèrent parfaitement leur course avec une allure adaptée – surtout en descente ou peu de personnes ne couraient – et du coup des ravitos plutôt « rapides ». Personnellement j’ai couru comme je le fait sur un 40km en marchant dans les montées et en relançant dans les descentes/plats. C’est passé mais j’ai du coup perdu beaucoup de temps dans les ravito/base de vie pour récupérer et ça doit aussi contribuer à la fatigue accumulée.

Au-delà de l’allure, ils avaient un mental à tout épreuve et avaient tous la certitude de passer sous l’arche d’arrivée à Vielle-Aure. De mon côté, j’ai surtout visé mes objectifs un par un ce qui a plutôt bien marché. Avoir mon père sur les ravitos et partir avec un autre coureur pour la nuit ont été deux éléments qui m’ont permis de garder l’envie sur dans moments potentiellement à risque.

Physiquement, hormis les douleurs de début de course qui ont vite disparues, peu de choses à signaler : quelques ampoules mais bien traitées par les soigneurs de la base de vie, des petites douleurs dans la descente finale vers Cauterets ou j’ai dû payer mon excès d’engagement plus tôt dans la course.

Ceci confirme deux choses :

L’alimentation et le mental sont bien devant le physique les deux points clefs qui font la réussite d’une course.

La citation de Lance Armstrong est à garder en tête en cas de défaillance : « la douleur est temporaire, l’abandon est définitif ».

J’ai été séduit par ce type de format de 120km / 30h avec une nuit en montagne qui est une étape clef vers un 100 miles. Les conditions étaient il faut le dire particulièrement propices avec un temps magnifique. Je reviendrai en 2020 sur ce type de format avec pourquoi pas l’objectif de récupérer les points manquants pour une inscription UTMB en 2021.

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