Photo Cyrille Quintard

Hier, coup sur coup, nous avons appris l’annulation de trois rendez-vous majeurs de cette fin de saison (Grand Trail de Serre-Ponçon, Skyrhune, Gapen’cimes format Championnat de France de Trail). Alors que dans le même temps, d’autres courses réussissent à se tenir sans accroc, le sentiment d’incompréhension, d’injustice parfois, gagne beaucoup de traileurs et personnes impliquées dans ces événements. Qu’attendre de cette fin de saison ? Quid du Grand Raid de la Réunion, des Templiers ? On fait un point sur la situation.

Au printemps, alors que la situation sanitaire se dégradait à une vitesse vertigineuse, les événements sportifs s’annulaient les uns après les autres. Des petites courses locales aux plus grands événements comme l’UTMB, la saison 2020 était largement amputée. Dans ce contexte, certaines organisations ont réussi malgré tout à garder le cap, et l’espoir de raccrocher un dossard à partir de l’été était permis.

Mais voilà que depuis le mois de juillet, les annulations reprennent de plus belle, alors que le contexte sanitaire se dégrade de nouveau. Hier, nous avons vécu une journée noire puisque trois nouvelles courses se sont ajoutées à la longue liste : le Grand Trail de Serre-Ponçon organisé par Jean-Michel Faure-Vincent et Serge Moro, qui devait tenir sa première édition ; la mythique Skyrhune dans le Pays basque ; et Gapen’cimes qui accueillait cette année les championnats de France de Trail.

L’incompréhension

Premiers touchés, les organisateurs qui mettent tant d’énergie pour créer et faire perdurer leur événement. Viennent ensuite tous ces traileurs qui se faisaient une joie de remettre les pieds dans un sas de départ. Chez beaucoup d’entre eux, le sentiment qui prédomine est l’incompréhension. Qu’est-ce qui explique que certains événements puissent avoir lieu alors que dans le même temps, d’autres sont obligés d’annuler ?

Le week-end dernier, l’Échappée Belle ou encore l’Ultra 01 ont pu se tenir malgré le contexte, en mettant en œuvre un protocole strict, efficace, qui a demandé beaucoup d’efforts d’organisation. Florent Hubert, président de l’association Échappée Belle, nous expliquait il y a quelques semaines toute cette démarche, et le fait est que le pari a été gagné.

Cette incompréhension face au deux poids deux mesures est mis en exergue par Serge Jaulin, président de l’organisation du Trail du Ventoux, qui s’était déroulé juste avant le confinement.

Qui décide d’annuler un événement ?

Si le cas de Gapen’cimes est un peu particulier, puisque c’est le maire qui a pris la décision d’annuler l’événement bien en amont, dans la majorité des cas, ce sont les organisateurs eux-mêmes qui font ce choix. Olivier Gaucher, organisateur du Serre Che Trail Salomon qui se tiendra les 12 et 13 septembre prochain nous explique : « Dans trois quarts des cas, les organisateurs n’ont pas les ressources financières ou humaines pour suivre le protocole que nous a envoyé la FFA. Ils sont dans l’obligation d’annuler. »

Pour les organisations qui ont fait le choix de maintenir, mais qui voient leur événement annulé, la décision est imposée soit par la préfecture du département où se déroule la course, soit, plus souvent encore, par l’Agence Régionale de Santé, la fameuse ARS. « La préfecture peut valider votre dossier, mais l’ARS mettre son veto. C’est elle qui prend une décision en dernier ressort », nous explique-t-il. « Par exemple, s’agissant du Serre Che Trail Salomon, nous avons mis en œuvre tout le protocole nécessaire, mais l’ARS peut encore décider d’annuler l’événement. Nous devrions avoir la réponse d’ici la fin de semaine ».

Ce qui peut sembler frustrant pour les organisateurs comme pour les participants, c’est le manque d’explications concernant l’acceptation ou le refus de tel ou tel événement. Olivier Gaucher voit les choses d’une autre manière : « Chacun son métier, nous on organise, eux ils gèrent la situation sanitaire. S’ils annulent un événement, c’est qu’ils ont certainement de bonnes raisons de le faire. Il ne faut pas trop chercher à comprendre et accepter leur décision. » C’est le sens du message qu’ont délivré les organisateurs du Grand Trail de Serre-Ponçon, après l’annonce de l’annulation. « Bien sûr cela peut être frustrant, mais la situation sanitaire est telle qu’il me semble logique d’accepter leur décision. »

Grand Raid de la Réunion, Templiers, qu’espérer pour cette fin de saison ?

Dans ce contexte, la fin de saison demeure très floue. Quid du Grand Raid de la Réunion ou des Templiers notamment, deux des plus grands événements du calendrier français ? Pour l’heure, l’une comme l’autre des organisations se montrent déterminées à maintenir l’événement. Mais comme Olivier Gaucher le rappelle, « le couperet peut tomber jusqu’au dernier moment ». À cette heure, il semble donc impossible de faire quelconque pronostic quant à la tenue d’une course.

« Pour une organisation comme la nôtre, associative et qui existe grâce aux bénévoles, le fait de devoir annuler ne remet pas en question la pérennité de l’événement. Il est vrai que cela est plus embêtant pour un événement comme l’UTMB. Mais le plus gênant concerne les coureurs qui doivent s’organiser bien en amont pour venir sur le lieu de la course et se loger. »

Difficile de dire à quoi ressemblera la fin de saison…

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